Presse Nationale Française --
Vendredi
14 Février 2003
N° 6767 deuxième édition
Critique de disque
Le Waw
NELLY POUGET
Le Waw
(Minuit Regards/DAM)
Durée : 55.21 min
S'il n'en reste qu'une, ce sera donc Nelly Pouget. Formée, au conservatoire
de Dijon, par Jean-Marie Londeix, adoubée par Arthur Doyle (illustre
aventurier libertaire de passage à Paris), la polysaxophoniste bourguignonne
s'est toujours attachée à enregistrer en compagnie de prestigieux
acteurs des années free, comme les batteurs Sunny Murray et Andrew Cyrille
(percussionniste favori de Cecil Taylor), les contre- bassistes Kent Carter
(longtemps complice de Steve Lacy) et Jean-François Jenny-Clark. Ou encore
les pianistes Marilyn Crispell, Siegried Kessler et Horace Tapscott, regretté
fondateur à Los Angeles du Panafrican Arkestra. Chacune de ces rencontres
en studio donnant l'occasion à Nelly Pouget de sacrifier à des
critères instrumentaux strictèment «ayleriens», quelque
peu négligés par la plupart de ses pairs souffleurs, tels l'énergie,
l'échange ou la spontanéité. D'où la minceur d'une
production phonographique (quatre CD et une vidéomusique en dix ans)
forcément épurée, que vient renforcer une nouvelle référence
singulière, conséquence d'un duo véhément et inspiré
avec Maurice Clément, officiant en la circonstance aux grandes orgues
de la chapelle Sainte-Marie du collège d'Anthony.
Serge LOUPIEN