Presse Internationale -- Grand Duché du Luxembourg
Texte
en langue originale & photo
25 mars 2007
Nelly Pouget et Yuko Ota au CCRN
Musique et danse,
les surs d'Aphrodite
La musique et la danse ont toujours eu une liaison fructueuse. Dans la variante classique, l'orchestre dans la fosse oriente à travers sa partition la chorégraphie du ballet sur la scène. Quand la musique se réduit à une soliste et qu'il n'y a qu'une seule danseuse, on peut considérer le résultat comme « performance. »
C'est alors que naît d'une improvisation permanente quelque chose de
nouveau, une histoire. La Française Nelly Pouget et la Japonaise Yuko
Ota créent en permanence des nouveautés. L'une d'elle nous a été
livrée samedi lors de leur passage au Centre Culturel et de Rencontres
Abbaye de Neumünster.
La fleur japonaise se balance doucement dans le vent du saxophone. Devant les
tapis de sons susurrants de l'instrument naissent des mouvements fragiles, pleins
de dévotion. Une semblance de paix.
C'est alors que l'instrument décolle, attention !
La danse nous fait penser à un chat. Chaque centimètre de terrain
est découvert avec une concentration totale. Le danger se devine. Quelque
chose de consterné se glisse dans les mouvements de plus en plus précipités,
réduits sur un espace confiné. Comme un animal pris de sa liberté
dans un piège duquel il ne peut s'échapper. Tel l'homme confronté
à des situations de vie inévitables auxquelles il ne peut pas
échapper.
Dialogue intérieur
C'est alors que la terre semble tourner plus rapidement, pendant que le nud
du sort se resserre progressivement. La danse devient expression de désespoir,
le rythme monte, tout tourne en boucle. Ne reste que la retraite, se cacher,
ne vouloir voir personne. Même pas quand le saxophone [soprano, note
du webmaster] reprend paisiblement la parole après le feu d'artifices
des percussions.
Fatiguée et dénudée la danse se termine au sol, même
le saxophone entraînant n'arrivera plus à la ranimer. L'être
se lève et cherche son chemin de la scène. « Nous n'avons
pas de chorégraphie fixe », raconte Nelly Pouget.
Depuis ses études au conservatoire de Dijon, elle cherche, au cours de
voyages étendus à travers le monde, de nouvelles formes d'expression.
Lors d'un de ces voyages elle a fait la connaissance de Yuko Ota.
« Nous inventons tout à travers un dialogue intérieur
pendant le spectacle », dit-elle. « La musique existe,
a un sens, quand elle transcende une réelle force au public »,
est l'une de ses expressions favorites quand on l'interroge sur son art.
C'est tellement excitant quand on arrive à se laisser entraîner.
Le duo Nelly Pouget Yuko Oka s'est produit le 30 mars 2007 au Centre Culturel et de Rencontres,Abbaye de Neumünster, Luxembourgville, Grand Duché du Luxembourg.
par Wiebke Trapp
trad. Marc Schreiner
Nelly Pouget und Yuko Ota im CCRN
Musik und Tanz,
Aphrodites Schwestern
Musik
und Tanz sind schon immer eine fruchtbare Verbindung eingegangen. Bei der klassischen
Variante gibt das Orchester im Graben mit seiner Partitur die Choreographie
des Balletts auf der Bühne vor. Wenn sich die Musik auf eine Solistin beschränkt
und dazu nur eine Tänzerin tanzt, fällt das unter die Sparte „Performance“.
Dann entsteht aus permanenter Improvisation etwas Neues und eine Geschichte. Die Französin Nelly Pouget und die Japanerin Yuko Ota entwickeln als „Aphrodite‘s Sisters“ ständig neue. Eine davon führten sie am Samstag im Centre culturel de rencontre Abbaye de Neumünster auf. Sanft wiegt sich die japanische Blume im Wind des Saxophons. Vor dem säuselnden Klangteppich des Holzinstruments entstehen fragile, hingebungsvolle Bewegungen. Friede scheint in der Welt. Da hebt das Instrument an, Obacht! Der Tanz wirkt jetzt katzengleich. Voller Konzentration und dennoch elegant wird jeder Zentimeter des Terrains erforscht. Gefahr ist im Verzug. Zugleich kommt etwas Bestürzendes in die zunehmend hektischeren Bewegungen, die sich auf kleinen Raum reduzieren. So als sei das Tier von der Freiheit in eine Falle getappt, aus der es sich nicht befreien kann. Wie der Mensch, wenn er sich unausweichlichen Lebenssituationen gegenüber sieht, aus denen es keinen Entrinnen gibt.
Innere Zwiesprache
Dann scheint sich die Erde immer schneller zu drehen, währenddessen die Schlinge des Schicksals sich enger um einen legt. Jetzt ist der Tanz Ausdruck schierer Verzweiflung, der Rhythmus schwillt an, alles dreht sich im Kreis. Da bleibt nur Rückzug, sich verstecken, niemandem sehen wollen. Auch dann nicht, als die Klarinette nach dem Percussionsfeuerwerk beschwichtigend das Wort ergreift. Müde, entblößt und auf dem Boden endet der Tanz, den auch das aufmunternde Saxophon nicht wieder aufleben lassen kann. Staksig erhebt sich das Wesen, um den Weg von der Bühne zu suchen. „Wir haben keine feste Choreographie“, sagt Multiinstrumentalistin Nelly Pouget. Auf ausgedehnten Reisen in alle Welt sucht sie seit ihrem Studium am Konservatorium in Dijon neue Formen des Ausdrucks. Auf einer dieser Reisen hat sie auch Yuko Ota entdeckt. „Wir entwickeln in innerer Zwiesprache alles während der Vorstellung“, sagt sie. „die Musik lebt, wenn sie Kraft ins Publikum transportiert“, ist einer ihrer Lieblingsaussagen zu ihrer Kunst. Für manch‘ einen ist das schwere Kost, weswegen diese Stilrichtung auch immer nur wenig Zuschauer erreicht. Schade eigentlich. Es ist spannend, wenn man sich darauf einlassen kann. Wiebke Trapp