Les " soufflantes " ne sont pas nombreuses, surtout en France. C'est pourquoi il faut se féliciter de l'arrivée de cette jeune femme, Nelly Pouget, qui, aux saxophones ténor et soprano, pourrait en remontrer à nombre de ses confrères masculins. Nous ne sommes pas seuls à le penser, puisqu'elle a réussi pour son premier disque à se faire accompagner par des musiciens aussi incontestables que Siegfried Kessler, au piano, et Sunny Murray, à la batterie. Non que son album soit parfait. Il est mieux que cela: il est sincère et authentique. C'est un morceau d'elle mêmez que Nelly Pouget nous livre, même si, au détour d'une phrase, on rencontre Coltrane ou Rollins. De plus, il y a dans son jeu un tremblement, une vibration qui n'appartient qu'à elle et qui sont le reflet d'une angoisse presque sensible au premier degré. On aura compris que nous préférons cette musique, peut-être imparfaite, à d'autres plus académiques et mieux léchées. Jean WAGNER