Presse Internationale -- Grand Duché du Luxembourg
9 février 2005 4ème année n°32
Grand Duché
1ère Fête du film d'animation
d'Esch-sur-Alzette / Trois jours de création cinématographique
et musicale
Les jeunes se font leur Film
Des
personnages à la musique du film, une petite trentaine d'enfants créent
depuis hier, image par image, leur propre film d'animation en papier découpé!
Dans le cadre de la 1re fête du film d animation d'Esch-sur-Alzette,
ils participent durant trois jours à cette aventure à la Kulturfabrik
qui débouchera sur un vrai film présenté demain soir
à 20 h en préambule du concert de clôture du festival.
«Ça va, vous en êtes déjà à vingt-quatre
images mais il en faut deux cents! Et puis il faut affiner les fumées,
les retravailler un peu pour qu'elles aient davantage la forme de flammes»,
conseille Eric Vanz De Godoy, 39 ans, réalisateur professionnel de films
d'animation et responsable de l'atelier «film d'animation» qui a
débuté hier matin dans la galerie des Terres Rouges de la Kulturfabrik.
Affairés autour d'une table, Danilo et Rodolphe donnent vie au «laboratoire
de sorcières», un décor fantastique «que nous avons
créé ce matin en découpant le décor dans les journaux».
À intervalle régulier, les deux garçons déplacent
de petits bouts de papier symbolisant les fumées tandis qu'Adrien fixe
chaque nouvelle scène sur son écran d'ordinateur grâce à
un un appareil photo numérique monté sur pied. «Tu dois
faire attention qu'il n'y ait pas les mains, ni d'ombre avant d'enregistrer
chaque image», explique l'animateur. Mises bout à bout, les images
forment une courte séquence animée. Bien que le premier jet ne
soit pas idéal, le résultat sur l'écran est magique et
immédiat surtout. «Pédagogiquement, le numérique,
est génial», commente Eric Vanz De Godoy.
Répartis en trois groupes, dix-sept enfants créent en même
temps trois séquences du futur film d'animation dont l'histoire et les
décors sont sortis de leur imagination. Sorcières, princesse,
monstres et cyclope en papier prennent vie. L'histoire prend forme. «Les
enfants sont les créateurs de l'ensemble du film. L'idée c'est
de leur montrer qu'ils peuvent faire des choses et pas simplement rester passif
devant la télé», résume le réalisateur professionnel
qui mise sur un résultat final de trois minutes au bout de trois jours.
Une prouesse lorsqu'on sait que «pour faire une seconde dans le cinéma
d'animation, il faut faire vingt-quatre images»!
À
l'autre bout de la galerie transformée en studio, un second groupe d'enfants
encadré par Nelly Pouget, 49 ans véritable «pointure»
du saxophone sur la planète jazz, s'applique à la fabrication
d'instruments de musique. «Nous avons deux jours pour construire des instruments
et le troisième, je monterai un petit big band pour qu'il fasse
la musique et les bruitages du film d'animation», explique Nelly.
Hier, les enfants ont déjà réalisé un carillon d'eau
avec des bouteilles de verre suspendues à un portique, un petit instrument
monocorde fait avec une bouteille de lait et du fil de pêche et des tambours
constitués de tubes de PVC récupérés sur un chantier
dans le XIVe arrondissement à Paris et de vraies peaux de chèvres
tannées. Les boîtes de conservation de poissons deviendront des
contrebasses
«le but de l'atelier, c'est de leur faire découvrir
des sons avec des matériaux simples et qu'il est possible de faire de
créer plein de sons incroyables sans instruments électronique»
résume l'artiste surdouée.
Maurice Fick (Photos. Christophe Karaba)